Pour le droit des peuples !

Lors de la semaine de la 35° édition du Festival de Montignac nous avons échangé sur le thème du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nous l’avons fait dans le cadre d’un parcours d’éducation populaire. Chacune et chacun  a apporté ses connaissances ou son témoignage. Plus de 250 personnes étaient présentes. Quatre peuples ont été évoqués. Le peuple écossais, avec un retour sur un héros de l’indépendance face aux Anglais : William Wallace. Le peuple américain, avec un de ses principaux  historiens : Howard Zinn. Le peuple palestinien, avec un pêcheur pris dans une tragi-comédie. Le peuple tibétain, autour d’une rencontre entre un alpiniste autrichien et le futur Dalaï Lama.  

Les débats se sont déroulés autour de trois films et deux documentaires. Ces films furent eux-mêmes objets de discussion. Leur qualité est indéniable. Les sujets évoqués jugés pertinents. Toutefois l’aspect romancé de « Braveheart » et de « Sept ans au Tibet » a été relevé. « Le cochon de Gaza », quoique fort amusant, a été unanimement identifié comme subtilement pro-israélien. Le documentaire « Une histoire populaire américaine » a été une découverte pour plusieurs participants. Une tendance au manichéisme a fait l’objet de débats. Enfin le documentaire « Sontsa, jeunes pousses tibétaines », présenté en avant-première au Festival, a été particulièrement apprécié. 

Au travers de cas précis, c’est donc le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui a fait l’objet de nos échanges. C’est une notion ancienne, que certains participants ot fait remonter à l’Antiquité grecque avec la lutte des Grecs face à l’invasion perse. Comme nous l’avons noté aucun peuple au cours de l’histoire de l’humanité n’a échappé à la domination d’un autre peuple. Nous l’avons illustré avec les politiques menées par les gouvernements anglais, israélien et chinois. La domination du peuple par une classe sociale hégémonique est tout aussi fréquente. Nous l’avons analysé avec le cas d’un peuple trop peu étudié sous cet angle : celui du peuple américain.

Avec la Déclaration d’indépendance de 1776 les Américains ont même précédé les Français et leur Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (terme trop souvent oublié) de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ». Ce principe, énoncé sous sa forme moderne a fait école dans le monde entier. Après avoir fleuri en Europe et en Amérique latine, ce sont les peuples colonisés qui s’en sont emparés. Aujourd’hui c’est la recherche d’une émancipation populaire face à une oligarchie mondialisée  qui émerge…

 

Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple.